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La pesanteur des papillons

Marelle

Elle joue dans la vie

Pour échapper à la mort

L’ennui mortel

Sous sa paupière lourde

De sens et d’ images givrées.

Effacer le passé

Pour être dans le présent

N’écouter le futur

Que pour donner le tempo

Des heures à venir

Disent les sages d’Orient

Mais la sagesse est une maladie

Des dieux qui ont cessé de danser

Larme de l’enfant

La seule mesure du présent

Il n’y a pas de rêves d’eau

Qui parle la langue des hommes

C’est de la foutaise

Le romantisme et les pierres

Qui parlent la langue

Des amants séparés.

Jouer à la marelle

Sur les toiles tissées d’avance

Un pied ici

L’autre là-bas

Nous ne sommes que la silhouette

Trébuchante d’un fantôme

Nommé MOI.

Transparence

Comme la dernière pluie

Qui tombe sur la surface de l’âme

La sécheresse dans la voix

La présence des ancêtres

Qui tentent de survivre

Dans les soubresauts

Des atomes brusques

Le fleuve c’est ta perdition

L’entre-deux ton agonie

Tous les ailleurs

Sont les mondes parallèles

Mais un seul, le tient

Diagonale de tes racines arrachées :

La sauge et la lavande

Et la pierre natale

Les gondoles de la nuit

Ne connaissent pas la Venise

Les coquelicots de l’aube

N’ont jamais vu

Les papillons sans ailes

Les anges ne traversent

Que très rarement

Les champs du silence

Sur toutes les plages

De toutes les villes de ta vie

Les cerises ont laissé la même trace:

Tâche mauve sur les vêtements blancs

Des mariages qui ne se fêteront jamais.

Ce matin tu as acheté du pain chaud

Pour ta bouche avide d’exubérance

Et tu murmures, entre deux soupires:

Le bonheur est un souvenir vague

Le cirque, les gitans et les ours qui dansent.