Tango ingrat au bout du monde
Crépuscule humide
Près de la tristesse
Un tango ingrat
Au bout du monde
Lumière silencieuse
Sur ton visage hésitant
Entre chien et loup
Tous les visages
Se ressemblent
Ce n’est pas l’infini
Qui m’effraie
Quand les autres
Partent pour toujours
C’est le silence qui se love
Dans le balbutiement
De leur dernier souhait :
L’innommable.
Pendant que la terre
Tourne sur elle-même
Claustrophobe et solitaire
Sur l’axe de l’infini
L’unique chose
Capable de me consoler :
el tierno azul de tus ojos soñadores.
Entre chien et loup
La nuit avale les lampadaires
Trébuchent les silhouettes
D’ici ou de là-bas
Comment savoir
Une fois que le centre
S’est déplacé ?
À quoi ressemblaient mes aubes
Quand la distance
Ne fut pas si béante
Entre moi et mes morts
Les bourgeons d’arbre
C’est ce qu’il te faut prendre
Pour retrouver l’équilibre
Ainsi parlait Sarah
Entre Rhône et Saône
Penchée sur un café indolore
Pendant que les cloches
De la Cathédrale St Georges
Annonçaient un crépuscule triste
Au couleur de pourpre.
Mais ce ne sont pas
Les bourgeons
Ce sont les racines
Madame,
Que je cherche à implanter
Pour m’ancrer quelque part
Pour ne plus avoir à fuir
Entre chien et loup
Quand tous les visages
Se ressemblent
Et que tous les matins
Du monde
Sentent la même chose :
L’odeur du bonheur
Au pays de l’enfance.