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Étrangers au coin du pourpre

Les miens sont loin
Derrière l’ombre de mes os
Alors que je marche en sueur
Devant les bombes de regards
Qui explosent sur mon corps et
Me tâchent de leur éternité à venir.
Les miens ne sont plus les miens
Depuis que le Léman s’est glissé
Dans nos grises matinées
Qui nous crachent au monde,
Étrangers insolites,
Baigneurs de fumée,
Angoisse, solitude,
Aucun avenir.

Les poèmes ici rassemblés interrogent le monde et notre temps, dans une langue dépouillée, sur le fil d’un lyrisme affirmé mais aux nombreux accents de fragilité nue. Dans Étrangers au coin du pourpre, Maya Ombasic exprime son sentiment amoureux, revendique l’inachevé comme la nature véritable de tous, et donne aussi de la voix en nous laissant partager ses émotions. Contrairement aux proses qu’habituellement elle nous propose, l’écriture de ses poèmes s’inscrit tout naturellement dans une écriture ayant quelque chose à voir avec l’oralité.